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mardi 19 juin 2012

Le mot du suppléant : Après la bataille

Petit Pimousse au rapport : Ce fut notre premier scrutin national. Et oui, cela nous a transformé.


J'ai rejoint le Parti Pirate courant Février.

J'ai la carte de membre n°200.

Xavier Mouton-Dubosc, membre n°200

Oui, faite main. Profitez-en, ça sera peut-être pas le cas l'année prochaine.

J'en avais marre de cette opposition artificielle, sclérosée entre Gauches et Droites. Entre Secteur Public et Entreprises du CAC40. Comme si ni les travailleurs indépendants, ni le secteur associatif ne comptait réellement au final. Alors l'aventure de construire un pan entier d'un tout jeune parti lors de sa première élection nationale m'a franchement tenté. Imaginez qu'une situation pareille n'a pas eu lieue depuis 30 ans, et que donc l'occasion ne se représenterait pas de si tôt.

Visiblement, je n'étais pas le seul à avoir répondu au besoin de moussaillons du galion :

Chiffres officiels des inscrits

Étonnant, non ?

Immédiatement, la préparation des Législatives fut intense, malgré la domination de l'Hyper-Présidentielle sur les esprits. Je savais que fin-Mai serait un moment très intense pour moi, car j'étais déjà inscrit comme orateur pour Sud-Web, plus le THSF le même week-end, et normalement deux commandes importantes auraient dû arriver à ce moment-là. J'ai sacrifié mes activités radiophoniques (en même temps, j'y étais obligé), mais sans toucher à mes services professionnels. J'ai donc convaincu Raphaël Isla d'être son suppléant.


Je me suis fait tout plein de nouveaux amis

Logo de la section Midi-Pyrénées du Parti PirateMalgré mon ”manque“ d'implication, je sentais que je pouvais très vite amener ce que je pensais savoir faire : parler dans les médias, synthétiser le programme, et le rendre plus lisible. C'est ainsi qu'on a commencé à préparer des jeux de questions-réponses, des analyses critiques des fameux 5 points, ce qui a abouti à un ré-ordonnancement dudit programme et des variations de vocabulaires.

Puis vint le moment de faire passer aux candidats et autres suppléants le supplice de la planche, l'épreuve du micro et de la caméra. Tout le monde avait une culture politique très affirmée, mais tous les candidats n'avaient pas encore l'aisance de l'expression. Là aussi, il a fallut travailler en fonction des emplois du temps (les réunions publiques devenaient de plus en plus nombreuses), mais j'ai vraiment été surpris par les progrès de chacun. L'équipe d'Élections 31 leur a fait des félicitations.

Nos armes étaient donc prêtes.

Nous avions imposés nos codes et notre programme. Les autres candidats affirmaient qu'ils pourraient se charger des bouchons sur la rocade. À force de rappeler exactement le rôle d'un député, certains ont été obligés de changer leurs discours. On m'a rapporté qu'un candidat distribuant ses professions de foi a été gêné face aux remarques d'un badaud informé par nos soins.

Le débat diffusé par l'antenne locale de France 3 Sud nous a été refusé, car évidemment, dans un débat enlisé pendant 20 minutes sur des propositions populistes et hors-sujets, on aurait été trop rock'n'roll. Ne pas remettre en cause les édiles à l'heure de L'inspecteur Barnaby.


Et finalement : 1,21 %

3461 électeurs de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne nous font confiance. Comme le dit Carole Fabre, c'est pas rien, on tient pas Place du Capitole.

660 voix dans ma circonscription, soit 1,21 % des suffrages exprimés. 7ème parti sur 15 présentés, C'est plus que LO, LCR, Debout la République, le Nouveau Centre, l'Alliance Écologique Indépendante… Mais pour les “spécialistes”, c'est un échec, on s'installera jamais.

Ah bon ?

Alors pourquoi parler soudainement de nous, après nous avoir superbement snobés ?

Capture du décrochage régional de la soirée électorale

avec un twit de Raphaël Durand, notre porte-parole.

@Solarus0 Seulement 0,76% mais 6eme sur 13. Seuls les gros partis sont devant moi. Premier parmis les petits partis. #circo3109 #Pirate2012

Quand on lit uniquement les chiffres nationaux, notre score régional s'explique parce que les candidats ont payé de leurs sous des bulletins imprimés. Le do it yourself, à savoir imprimer et découper son bulletin, cela nous semblait trop aléatoire, et une attaque bien trop évidente contre nous. Quand on regarde par circonscription, suivant les moyens de chaque candidats, ont été imprimés des affiches et/ou des professions de foi.

Cela a-t-il eu un impact ?

Sûrement.

Était-ce indispensable  ?

Nous sommes passés devant d'autres partis qui eux n'ont lésiné ni sur les affiches, ni sur le tractage (et je ne ferais aucun sarcasme envers des écologistes qui ont dispersé du papier par camions).

Donc ce n'est pas ça du tout.

En fait, les résultats dépendaient aussi des concurrents en lice : l'éclatement de la gauche parlementaire dans la 3ème ne nous a pas été profitable, ni la tête de liste dans le Tarn-et-Garonne. Cela dépendait aussi des populations des différentes circonscriptions. Dans les détails, on a fait un meilleur score dans certaines communes en-dehors de Toulouse, et quasi nul à 5 km de là. J'ai pas encore vérifié si cela a un rapport avec la couverture ADSL.

C'est vous dire combien l'interprétation est aléatoire.


Premier pari gagné

QG Pirate

QG Pirate, photo Philippe Mattei

Mais on ne va pas se mentir. Oui, les Pirates ont perdu quelque chose : le financement public.

Le Monde indique les mannes de revenus publics pour les partis. C'est l'enjeu réel des Législatives pour certains. Vous comprenez pourquoi tant de faux-nez comme le Mouvement Anti-Radar qui semble avoir été monté par des proches du FN.

Manque de subventions ne veut pas dire mort prématurée, mais cela va nous imposer à rester créatifs, originaux. Comme le disait Olivier Aboubadra, on gagnera « avec de l'humour et du charme ».

En attendant, le combat original des Pirates, qui reste le respect de la Liberté et de l'Égalité des citoyens fasse à des intérêts commerciaux, est toujours d'actualité.


L'engagement politique mène-t-il à un emploi ?

(non, je ne parle pas d'emploi de complaisance, ni d'un clientélisme quelconque)

La dernière et ultime surprise. C'est que des prospects, des employeurs potentiels sont venus me voir. J'ai été surpris car je craignais que mon engagement politique restreigne mon carnet de commande. Cela n'a pas été réellement le cas. Alors pourquoi ai-je eu des chefs d'entreprises, des indépendants qui sont venus me voir ?

Certains étaient séduits par mon intégrité sur la protection des données personnelles. En faire un engagement politique vaut bien plus que le dire dans un cv ou dans une argu commerciale. Vous seriez surpris du nombre de commerçants qui ne souhaitent pas que des infos personnelles de clients soient ré-exploitées à tout-va. Oui, le respect existe pour certain, et c'est gage d'une réelle protection.

Certains étaient en butte directe avec des lois liberticides ou dangereusement imprécises comme la LCEN, la DADVSI, HADOPI, voire tout simplement pour leur travail de sécurité informatique devenu juridiquement problématique, une contradiction au moment où les états passent de plus en plus au cyber-warfare. À force de le dire à beaucoup de confrères, de clients, de fournisseurs depuis 6 ans, je me rends compte combien les mentalités ont changées. Certains soutiens affirmés de l'UMP ne veulent plus entendre parler d'eux justement à cause de ces lois. Et plusieurs m'ont assurés en privé de leur vote.

Certains étaient directement intéressés par l'open-data. Là où les partis écologistes disent qu'il n'y aura jamais de retour à la croissance de par la quantité finie de ressources matérielles, les Pirates savent qu'il est possible de créer du contenu, de la valeur, voir de la richesse sur internet. Or, l'open-data est à voir comme une ressource commune, financée par la communauté, utilisable par tous, et susceptible de générer de nouveaux services.

Ce qui est à l'encontre de l'APIE initiée par le même premier ministre qui l'a introduit en France, François Fillon. L'open-data devient vraiment une nouvelle source de richesse. Et je l'ai vue par des entreprises qui en ont exprimé le besoin en découvrant que j'étais candidat Pirate.

Oui, j'ai été surpris, et je me suis rendu compte de la réelle demande d'un pragmatisme politique concernant la société numérique pour relancer l'économie.

Et surtout, cette aventure m'a beaucoup appris.


Comme un × sur une carte

Mission accomplie

Mission accomplie, photo Philippe Mattei

Je vous l'ai dit : on vient à peine de commencer, et on est là pour s'installer. Et on sait quoi faire pour s'occuper d'ici-là. Alors…

Engagez-vous dans la marine Pirate !


Remerciements

Pour leur travail de vigie, et malgré ce qu'on a pu se dire à un moment, il convient de remercier :

Pour nous avoir rappeler que toute atteinte à une liberté ne doit jamais être acceptée.

mardi 5 juin 2012

Le Mot du Suppléant : Contre vents et marées

Contre courants et mouvements contraires ! Hissez la grande voile ! On est vent derrière !

On a déjà des résultats électoraux : ceux des Français à l'Étranger, qui votent pour la première fois aux Législatives. Deux surprises : un taux d'abstention très fort, et surtout, un score dépassant le 1% de moyenne pour le Parti Pirate.

On a du mal à y croire. Et pourtant…

Des médias s'intéressent à nous, de l'initiative citoyenne qui ne méprise personne jusqu'à l'agence de presse internationale qui nourrit les grands médias nationaux. Eux aussi croient que nous pouvons faire la différence. Avec vous.

Les candidats Pirates collent actuellement leurs affiches (ceux qui en ont imprimé) sur les emplacements officiels, et les gens viennent spontanément nous voir, soit par curiosité, soit par conviction.

Jeremy et son gosse

Jérémy Collot (dans la 6ème de HG) qui fait ça pour ses enfants. De colle avec eux.

Les professions de foi de tous les candidats des circonscriptions (ceux qui en ont tiré) sont en ce moment reçus par les électeurs. Et on a déjà des gens qui nous en félicitent.

Professions de foi
Ça fait bizarre, mais on y est, comme les autres. Donc… on peut !

Avec nos très modestes moyens, le refus d'inonder les boîtes aux lettres par du tractage sauvage, le rejet de toute tentative de populisme, et une presse locale qui fait systématiquement des erreurs au point qu'on pourrait croire qu'elle nous soit hostile… Beaucoup de gens nous font confiance. Qui sait ce que l'on découvrira Dimanche soir ? Que des citoyens demandent le retour d'une réelle intelligence et proximité dans la politique ? Peut-être sont-ils séduits que d'autres simples citoyens refusent la démagogie, et jouent strictement le jeu avec dans l'idée de remettre les fondamentaux de la République sur les rails ?


N'oubliez pas

  • Si un candidat parle de ce qu'il compte faire pour la circonscription une fois élu député, il est inculte.
  • Si un candidat axe son programme uniquement pour ou contre le gouvernement en place, il n'a pas d'idées.
  • Si un candidat se met avec un candidat des présidentielles ou les hommes forts de son parti, il n'a pas d'initiative.
  • Si un candidat sortant prône le changement, alors qu'il est en place depuis 15 ans, il vous berce d'illusions.

Une affiche peut vous mentir. C'est à vous de vous renseigner de votre côté, vous informer par vous-même, réfléchir vous rendra plus fort.

Informez-vous!
Multipliez vos sources, et votez en fonction de vos convictions, pas d'une doctrine.


Nous exigeons le pragmatisme

L'occasion était unique, celle de tenter l'aventure, et de rappeler que tout ne se joue pas entre deux gigantesques partis et leurs extrêmes. Celle de croire qu'on peut vraiment consolider nos institutions même en temps de crise.

Celle de défier les champions de la com' , des grands mots et des diplômes des très hautes écoles et opposant à leurs méga-meetings des piques-niques et des apéros.

Et peut être que Dimanche soir, nous ne chanterons plus « Il était un petit navire… » d'une voix timide mais « C'est un fameux trois-mâts » avec vous pour nous donner de l'assurance.

Hep ? Dimanche soir, un tour d'honneur Place du Capitole avec nos drapeaux, ça vous dit ?