Blog de Raphael Isla

Partout dans le monde, les personnes LGBT souffrent. Et ce n'est pas leurs sexualités qui les font souffrir. Ce sont les blessures, plus ou moins importantes que ces personnes reçoivent des sociétés dans lesquelles elles vivent.

• En France, des jeunes LGBT sont rejetés par leurs familles et mis à la porte de leurs domiciles. En France, des gens considèrent encore que "PD" veut dire pédophile et accusent les homosexuels de détournement d'enfants. En France toujours, des animateurs télé se moquent sans vergogne d'une minorité en difficulté et font en plus la démonstration des techniques utilisables pour piéger ces personnes et les tuer. http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/05/22/un-jeune-gay-piege-par-hanouna-dit-sa-peur-d-etre-reconnu
• En Tchétchénie, le gouvernement a annoncé vouloir éradiquer entièrement la population homosexuelle. En Tchétchénie, le gouvernement a proposé aux familles de tuer elles-mêmes leur membre homosexuels pour éviter à la police de le faire. http://www.lepoint.fr/monde/tchetchenie-les-homosexuels-face-a-la-mort-ou-a-l-exil-19-04-2017-2120724_24.php
• En Égypte, les policiers utilisent les applications de rencontre pour repérer les LGBT et les arrêter directement. http://www.huffingtonpost.fr/2014/12/02/egypte-homosexuels-justice-regime-al-sissi_n_6250510.html
• En Chine, les hommes homosexuels se marient avec des femmes, dans le but de se cacher, rendant leurs épouses malheureuses et s'enfermant eux-mêmes dans des situations de souffrance. https://www.vice.com/fr/article/les-millions-de-tongqi-de-chine-des-femmes-qui-ont-sans-le-savoir-epouse-des-hommes-gais
• Au Brésil, il y a eu un meurtre de LGBT par jour pendant l'année 2016. (http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/01/11/au-bresil-un-meurtre-d-homosexuel-par-jour-l-an-dernier_1815950_3222.html

Et cette liste de pays pourrait continuer encore longtemps.

Nous avons plusieurs moyens de lutter contre cette haine et ce rejet des personnes LGBT.

• Pour les premiers concernés, l'acceptation de soi est un premier pas. Il faut d'abord être bien dans sa peau avant toute autre action.
• La fierté est un deuxième pas. Non pas la fierté d’être LGBT, mais la fierté de s'accepter malgré les remarques de la société.
• Un troisième pas est la sortie du placard. Cette annonce plus ou moins publique permet de montrer aux autres que les LGBT existent dans tous les milieux et que tout le monde en connaît au moins un même sans le savoir.
• Il est aussi possible de continuer vers du militantisme actif,au sein d'associations comme Le Refuge, SOS Homophobie, Act-Up, etc., mais les trois premiers pas participent déjà à la lutte.

Pour les personnes non directement concernés, il y a aussi plusieurs moyens de lutter.

• Le premier moyen est simple : ne pas nuire. Les personnes LGBT, comme beaucoup d'autres, veulent surtout vivre en paix. Certaines personnes vous diront que dans une situation d'oppression toute personne qui n'est pas clairement du coté de la victime est du coté du bourreau. Je les comprends, mais je préfère mettre l'accent sur la nécessite de ne pas avoir plus de bourreaux dans un premier temps. Conseil : ça passe aussi par l'abandon du mot "pd" comme insulte ou interjection.
• Un deuxième moyen de lutter contre la haine et le rejet est l'acceptation de l'autre, une acceptation pleine et entière. Dire aux personnes LGBT de votre entourage un message du genre "vous êtes acceptées telles que vous êtes" et le prouver quotidiennement, c'est un grand pas.
• Un troisième moyen de lutte est l'aide franche et active. Nous soutenir quand nous sommes cibles de violences, quelles qu'elles soient. Mettre nos bourreaux devant leurs actions et leur dire qu'elles sont inacceptables. Nous servir de bouclier. Soutenir nos combats et les propager.
• Enfin, à l'instar des LGBT, les hétérosexuels peuvent aussi se rapprocher des associations LGBT. Le Refuge, SOS Homophobie, Act-Up, Contact, AIDES et plein d'autres vous seront reconnaissantes du temps, de l'argent, de l'aide que vous pourrez leur apporter.

Gardez tout ceci en tête. Même si vous pensez faire partie d'une société ouverte et tolérante. (Spoiler : ce n'est pas le cas.)

Je finis sur un point indirectement lié.

En France, dans ma propre famille (pourtant ouverte d'esprit), "si tu as des relations sexuelles dans un autre objectif que la reproduction, on est en droit de se poser des questions". Alors, un petit rappel suite à cette remarque : la seule question à se poser par rapport à la sexualité d'autrui, c'est celle du consentement. Point. A partir du moment où il s'agit d'adultes consentants, ça ne regarde personne d'autre.
Donc si jamais vous êtes incapables d'ignorer ce qui se passe dans les culottes des autres, occupez vous des cas de harcèlement, des cas de viols, de tous ces moments où (principalement mais pas uniquement) les femmes sont considérés comme étant obligées de pourvoir aux desiderata sexuels des hommes.