Communication : les pires ne sont pas ceux qu'on croit.

En tant que petit parti avec peu de moyens, un des rares moyens de nous faire connaitre auprès du grand public est la presse traditionnelle. Que ce soit les journaux papiers, les radios ou les télés, nous n'avons jamais refusé une invitation. Bien au contraire, nous essayons aussi de contacter directement ces média pour leur proposer des textes, des images, des sons, voire des rencontres.

Pour certains, tout se passe bien. FranceBleu nous a contacté et a fait un interview de Michel Amorosa dans les formes classiques. (Peut-être un peu agressif, mais ça fait parti du jeu.) Metro et 20Minutes ont fait des pleines pages sur nous sans trop d'erreur.

Pour d'autres, c'est plus compliqué.

C'est le cas de la Dépêche du Midi. Même si ce journal a souvent parlé de nous ces dernières semaines, il l'a souvent fait avec de nombreuses erreurs. Nous avons d'abord été signalés comme la Parti Populaire (un des rares partis collaborant avec l'occupation entre 39 et 45). Ensuite, l'un de nous a été signalé comme candidat du PR. (Quel est le sens de PR, nul ne le sait.) Dernièrement, c'est moi qui ai fait les frais d'un mauvais journalisme en voyant mon prénom écorché et mon étiquette politique changée en NPA. Mais il parait que les journalistes de la Dépêche du Midi ne sont pas tous des professionnels et qu'il leur arrive de faire des erreurs. Je veux bien, errare humanum est, mais ça fait beaucoup d'erreur sur le même parti, perseverare diabolicum.

Et puis nous avons le magnifique cas de déontologie de France3 Midi Pyrénées. Depuis le début de la campagne, mes collègues du Parti Pirate et moi-même sommes à l'affut d'un appel de France3. Un quotidien papier, c'est bien, la télé, ça a quand même plus d'impact. Mais nous n'avons rien vu venir. Nous avons donc pris les choses en main. Suite à l'annonce d'un débat entre les candidats de la 3eme circonscription de Haute Garonne, Carole Fabre, candidate dans cette même circonscription, mais non invitée, a directement interpellé France3 sur twitter. La réponse est arrivée peu après sous la forme d'un billet sur le blog de France3 Midi-Pyrénées. Ce billet explique que "Nous avons notamment pour devoir […] de ne pas accorder le même crédit aux partis politiques représentatifs (et susceptibles de mettre leur programme en application) et aux organisations minoritaires ou éphémères". Vous remarquerez l'impartialité et les nombreux jugements de valeurs de cette phrase. Par exemple, un parti qui se présente sur 20% des circonscriptions reste un parti "minoritaire ou éphémère". Vous remarquerez aussi qu'il y a des "partis politiques représentatifs" et d'autres qui ne le sont pas. Quand je pense qu'on répète depuis des semaines à qui veut l'entendre que nous sommes candidats parce que nous ne nous sentions pas représentés par les députés et candidats actuels. Quand je pense que le nombre de nos membres a triplé en 2 mois. Et bien sur, les partis qui tiennent leurs promesses sont les grands partis. Autre petite phrase servant à justifier : "La capacité à animer la campagne se mesure en nombre d’opérations électorales, réunions publiques, tractages, conférences de presse… Un parti qui fait campagne sur le terrain a ainsi droit à plus d’antenne qu’une organisation." Vous remarquerez que seuls les vrais partis font campagne "sur le terrain". Ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas ne sont que des "organisations" et pas des vrais partis. Vous remarquerez aussi que France3 Midi-Pyrénées juge sans se renseigner. Alors que nous travaillons tous en parallèle de notre campagne, nous avons fait des rencontres (pique-niques, bars en soirée), des tables rondes avec nos concurrents, des réunions dans les mairies pour certains d'entre nous. Mais ça, France3 a décidé de l'ignorer, volontairement ou pas. Les éditorialistes politiques de France3 Midi-Pyrénées se basent aussi sur la difficulté d'organiser un débat avec une dizaine de candidats. ça, je peux l'entendre. Sauf que, de base, nous ne demandons même pas un débat. Juste un petit reportage diffusé dans un JT, avec un léger interview de l'un d'entre nous. Nous n'avons parlé de débat que lorsque France3 Midi-Pyrénées s'est vanté d'en organiser un.

Je vous laisse lire le texte entier de Patrick Noviello, analyste politique pour France3 Midi-Pyrénées, "journalistes du service public de l’audiovisuel". Le texte entier est là : http://blog.france3.fr/midi-pyrenees-politiques-france3/2012/06/05/politique-editoriale-de-france-3-pour-les-elections-legislatives/.

Mais peut-être que nous n'avons pas eu de chance. Apparemment, les journalistes de France3 Savoie, contrairement à ceux de Midi-Pyrénées, savent gérer un petit parti sans le juger : http://alpes.france3.fr/info/savoie--le-parti-pirate-a-l-abordage-74245983.html.

Pour tout dire, nous avons été mieux reçus par des radios associatives ou des non professionnels de la presse. Ils ont été bien plus impartiaux avec nous que les professionnels subventionnés du service public. Et surtout, nous avons reçu un grand soutien de la presse en ligne. Merci à ceux qui ont accepté de parler de nous, en bien ou en mal. Merci à ceux qui sont venus nous voir pour se renseigner et informer les gens. Merci à Carre d'info, à Elections31, à PcInpact, à Numerama, à 24matins, à Sud-Ouest, à Mediapart, au Mouv' et à tous ceux que j'oublie.

Commentaires

1. Le mercredi 6 juin 2012, 09:13 par Xavier Mouton-Dubosc
L'argument de l'autorité de régulation invoqué par nos amis de l'antenne régionale FR3 tient mal : des radios associatives, donc ayant beaucoup moins de moyens qu'eux se mettent en quatre pour permettre à toutes les formations politiques de s'exprimer à leur micro. Nous devons donc saluer les bénévoles de Canal Sud, de Radio FMR, de Radio Occitanie et des autres radios associatives qui démontrent combien la réponse officielle de M. Noviello est maladroite. Je serais d'ailleurs très heureux, en tant qu'ancien responsable de radio associative, d'en parler (cela peut être dans un cadre privé, à leur convenance), avec ses confrères de Télé Toulouse et pourquoi pas des représentants du CTA, le comité technique régional du CSA.
2. Le mercredi 27 février 2013, 12:19 par me in Amsterdam

Je voulais répondre sur le blog de France 3 mais ce dernier ne prends pas les commentaires, je ne sais pas si c'est un bug ou si c'est voulu. Ma contribution était :

En gros, si un candidat est peu médiatique, vous ne vous intéressez pas à lui.
Mais si vous ne vous intéressez pas à lui, il restera peu médiatique.

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